lundi 23 mars 2015

Etienne Chouard : "Le projet Européen, c'est le fascisme 2.0!"



Pierre Jovanovic reçoit Etienne Chouard pour analyser les principales actualités économiques et politiques.
Face à la montée du chômage et à la poursuite de la crise économique, Etienne Chouard affirme qu'il faut remonter à la cause de nos problèmes en écrivant nous-même notre constitution politique.

Source : http://www.quotidien.com

vendredi 20 mars 2015

La propagande anti-Poutine : "le chasseur de tigres"

Célèbre photo d'une opération de préservation du tigre de Sibérie souvent présentée dans les médias occidentaux de façon à laisser croire qu'il s'agirait d'une scène de braconnage.

(Vidéo supprimée de Youtube)

dimanche 15 mars 2015

une manifestation peu médiatisée : La marche des "mouchoirs blancs" à Kiev


Le 13 Mars 2015, environ 3000 personnes ont protesté dans le centre de Kiev contre l'augmentation des tarifs des transports publics et la flambée des prix du pain (+ 30%). Les mouchoirs blancs sont censés symboliser le drapeau blanc que le maire de Kiev Vitaly Klitchko doit lever en signe de démission. Les manifestations exigeant le départ de Klitchko se sont multipliées à Kiev ces dernières semaines.


Une manifestation passée sous silence...



Mise à Jour 22h30 :

Anton Geraschenko, un proche collaborateur du ministre ukrainien de l'Intérieur, qui considère apparemment que les ukrainiens qui ne se réjouissent pas de l'inflation galopante sont forcément des trolls payés par Poutine, a écrit ceci sur sa page Facebook :
 
Traduction :

"On doit mettre fin à ces manifestations et rassemblements payés et truqués!

D'après mes informations, aujourd'hui, une foule de 3 000 personnes seront rassemblées sur Krestchatik [rue principale de Kiev-NdT] afin d'organiser un faux rassemblement contre le président, le gouvernement et l'administration de la ville de Kiev ".

Sanctions contre la Russie : une carte qui en dit long


Le blog finlandais russophone YourFinland.ru a réalisé une carte animée très révélatrice, mettant en évidence d'étonnantes corrélations :


(Cliquez sur la carte pour l'agrandir)

En vert – les pays qui appliquent des sanctions contre la Russie

En bleu – les pays de l'OTAN

En rose/rouge – les pays dont la dette extérieure par habitant est supérieure à 10.000 $ (en rose : de 10 à 50.000 $, en rouge : + de 50.000 $)

Vidéo - Le "making-of" de la carte (en russe) :



samedi 14 mars 2015

Panique dans les médias occidentaux : où est passé Poutine ?


Cette semaine, les médias occidentaux ont propagé des rumeurs sur une éventuelle maladie contractée par le président russe Vladimir Poutine à la suite de l’annulation de sa visite au Kazakhstan prévue du 12 à 13 mars. Le bruit soulevé a été tel que le secrétaire de presse présidentiel Dmitri Peskov a dû démentir : Vladimir Poutine va bien, a-t-il dit, il est juste très occupé. Anissa Nouai, dans l’émission «In the Now», a commenté l’hystérie qui s’est emparée des médias occidentaux.

jeudi 12 mars 2015

Olivier Berruyer : état des lieux de la situation en Ukraine et des médias occidentaux


Voici un passionnant entretien avec le célèbre blogueur Olivier Berruyer dans lequel il est grandement question, entre autres, de la situation du conflit en Ukraine (partie 2, à partir de 5'25"). On pourra mettre en parallèle son analyse d'un "système en roue libre et totalement incontrôlé" et la "théorie de l'échec" de Dmitry Orlov :


Partie  2 : état des lieux de la situation en Ukraine et des médias occidentaux


Partie 1 : état des lieux de la Grèce et de l'euro

Source : Agence Info Libre

Plus d'infos sur Olivier Berruyer :
http://www.businessbourse.com/videos/berruyer-olivier/
https://twitter.com/oberruyer
http://www.ojim.fr/portraits/olivier-berruyer/

mardi 10 mars 2015

Dmitry Orlov: Les US échoueront même à échouer



Balayant les titres de la presse mainstream occidentale, puis regardant attentivement derrière le miroir sans tain pour les comparer avec les allées et venues réelles, on peut avoir l’impression que les propagandistes de l’Amérique, et de tous ceux qui suivent dans leur sillage, poussent de toutes leurs forces pour concocter des justifications pour une action militaire quelle qu’elle soit, que ce soit pour fournir des armes à l’armée ukrainienne largement défunte, ou pour un  défilé de matériels et de troupes militaires des États-Unis mis en scène dans la ville presque entièrement russe de Narva, en Estonie, à quelques centaines de mètres de la frontière russe, ou pour mettre des conseillers américains en danger dans certaines parties de l’Irak principalement contrôlées par des militants islamistes.
Les efforts acharnés pour attiser l’hystérie comme au temps de la guerre froide sous le nez d’une Russie autrement préoccupée mais essentiellement passive, semblent hors de proportion avec la menace militaire réelle posée par la Russie. (Oui, en Ukraine, les bénévoles et des munitions filtrent à travers la frontière russe, mais c’est tout.) Plus au sud, les efforts visant à renverser le gouvernement de la Syrie, en aidant et en armant les islamistes radicaux semblent avoir beaucoup de ratés. Mais c’est un scénario bien connu, n’est ce pas? Que l’engagement militaire américain de mémoire récente n’ai abouti qu’à des fiascos? Peut-être que l’échec n’est pas seulement une option, mais plus une nécessité?
Passons-les en revue.
  • L’Afghanistan, après la plus longue campagne militaire de l’histoire des États-Unis, a été rendue aux talibans.
  • L’Irak n’existe plus en tant que nation souveraine, elle est fracturée en trois morceaux, l’un d’eux contrôlé par des islamistes radicaux.
  • L’Égypte a été démocratiquement réformée en une dictature militaire.
  • La Libye est un état moribond en pleine guerre civile.
  • L’Ukraine sera bientôt dans un état semblable; elle a été réduite à la pauvreté en un temps record, moins d’une année.
  • Un renversement récent du gouvernement a sorti le Yémen de la sphère d’influence des États-Unis.
  • Plus près de nous, les choses vont si bien dans les pays d’Amérique centrale dominés par les US, le Guatemala, le Honduras et El Salvador, qu’ils ont produit un flot de réfugiés, tous essayant d’entrer aux États-Unis dans l’espoir d’y trouver un sanctuaire.
En regardant ce vaste paysage d’échecs, il y a deux façons de l’interpréter. La première est que l’administration des États-Unis est la plus incompétente que l’on puisse imaginer, et ne peut jamais obtenir quoi que ce soit de correct. Mais une autre façon de voir est qu’ils ne réussissent pas pour une raison très différente: ils ne réussissent pas parce que les résultats ne comptent pas. Vous voyez, si l’échec était un problème, alors il y aurait une sorte de pression venant de quelque part au sein de l’establishment, et la pression pour réussir pourrait donner sporadiquement lieu à une amélioration des performances, menant à au moins quelques succès. Mais si, de fait, les échecs ne sont pas un problème du tout, et si à la place il y avait une sorte de pression à l’échec, nous verrions alors exactement ce que nous ne voyons.
On peut aussi remarquer que c’est la portée limitée de l’échec [l’échec de l’échec en somme, Note du Saker Fr] qui constitue un problème. Cela expliquerait les récentes rodomontades en direction de la Russie, l’accusant d’ambitions impériales (Russie qui n’est pas intéressée par des gains territoriaux), la diabolisation de Vladimir Poutine (qui est efficace et populaire) et les provocations le long de diverses frontières de la Russie (en laissant la Russie se sentir vaguement insultée mais plus généralement indifférente). On peut faire valoir que toutes les précédentes victimes de la politique étrangère des États-Unis, comme l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie, et même l’Ukraine, sont trop petites pour produire un échec assez grand pour satisfaire le goût de l’Amérique pour l’échec. La Russie, d’un autre côté, surtout quand on est incité à penser qu’il se lève une sorte de fascisme nouveau à la sauce américaine, a la capacité de fournir aux États-Unis un échec de politique étrangère qui éclipserait tous les précédents.
Des analyses ont proposé une variété d’explications pour le militarisme hyperactif et surdimensionné de l’Amérique. Voici les trois premiers:
1. Le gouvernement américain a été soumis au complexe militaro-industriel, qui demande à être financé généreusement. Les justifications sont créés artificiellement pour atteindre ce résultat. Mais il semble y avoir une sorte de pression pour fabriquer effectivement des armes et avoir des armées sur le terrain. Est-ce que ça ne serait pas beaucoup plus rentable d’atteindre l’échec total simplement en volant tout l’argent sans passer par la construction réelle des systèmes d’armes? [c’est fait en partie, Note du Saker Fr] Donc il doit y avoir quelque chose d’autre.
2. La posture militaire américaine est conçue pour assurer une domination totale de l’Amérique sur l’ensemble de la planète. Mais domination totale sonne un peu comme succès, alors que ce que nous voyons est un échec complet. Encore une fois, cette histoire ne correspond pas aux faits.
3. Les actes militaires des États-Unis pour défendre le statut du dollar américain comme monnaie de réserve mondiale. Sauf que le dollar américain est lentement mais sûrement en train de perdre son attractivité en tant que monnaie de réserve, comme en témoignent la Chine et la Russie agissant aussi rapidement que possible pour se débarrasser de leurs réserves en dollars américains, et stocker de l’or à la place. De nombreux autres pays ont conclu des accords entre eux pour cesser d’utiliser le dollar américain dans le commerce international. Le fait est qu’on n’a pas besoin d’un énorme potentiel militaire pour vider sa monnaie nationale dans les toilettes, donc, une fois de plus, quelque chose d’autre doit se passer.
Il y a beaucoup d’autres explications possibles, mais aucune d’entre elles n’explique le fait que le but de tout ce militarisme semble être de parvenir à l’échec.
Peut-être une explication plus simple suffirait? Que diriez-vous de celle-ci?
Les États-Unis ont abandonné leur souveraineté à une clique d’oligarques financiers. N’ayant plus personne à qui répondre de ses actes, cette oligarchie américaine (et dans une certaine mesure internationale) a ruiné la situation financière du pays, en augmentant la dette jusqu’à des niveaux stupéfiants, détruisant l’épargne et les retraites, avilissant la monnaie et ainsi de suite. L’inévitable fin du jeu est que la Réserve fédérale des États-Unis (avec les banques centrales des autres pays développés) finira par acheter toute les dettes souveraines avec l’argent qu’ils impriment à cet effet et, au bout du compte, cela conduira inévitablement à l’hyperinflation et à la faillite nationale. Un ensemble très particulier de conditions a empêché ces deux événements d’avoir lieu jusqu’à ce jour, mais cela ne signifie pas qu’ils ne se produiront pas, parce que c’est ce qui arrive toujours, tôt ou tard.
Maintenant, supposons qu’une oligarchie financière ait pris le contrôle du pays, et, comme elle ne peut pas contrôler ses propres appétits, elle est en cours d’effondrement. Alors, il serait logique pour elle d’avoir une sorte de plan de sauvegarde pour le jour où tout le château de cartes financier s’écroulera. Idéalement, ce plan aurait pour effet de mettre fin à toute chance de révolte des masses opprimées, et de permettre à l’oligarchie de maintenir sa sécurité et sa richesse. En temps de paix, c’est possible aussi longtemps qu’elle peut apaiser la populace avec du pain et des jeux, mais quand une calamité financière provoque un crash économique, le pain et les jeux deviennent rares, et la solution de repli à portée de main, c’est la guerre.
N’importe quelle justification pour la guerre fera l’affaire, qu’il s’agisse de terroristes étrangers ou nationaux, du croquemitaine russe, ou d’extraterrestres hallucinés. Le succès militaire n’est pas important, parce que l’échec est encore mieux que le succès pour maintenir l’ordre, car il permet de forcer l’ordre grâce à diverses mesures de sécurité. Plusieurs pistes sont explorées et ont été testées, telles que l’occupation militaire de Boston à la suite des attentats et la mise en scène sur le marathon de Boston. L’infrastructure de surveillance et le complexe industriel des prisons partiellement privatisé sont déjà en place pour enfermer les indésirables. Un échec vraiment énorme fournirait la meilleure justification pour mettre l’économie sur le pied de guerre, imposant la loi martiale, la répression de la dissidence, interdisant les activités politiques extrémistes et ainsi de suite.
Voilà à quoi nous devrions peut-être nous attendre. L’effondrement financier est déjà tout cuit, et ce n’est qu’une question de temps avant que cela n’arrive effectivement et précipite l’effondrement commercial lorsque les chaînes d’approvisionnement mondiales cesseront de fonctionner. L’effondrement politique peut être évité, et sa meilleure façon de résister sera de commencer le plus grand nombre possible de guerres, afin de tisser, en toile de fond, une multitude d’échecs servant de justification à toutes sortes de mesures d’urgence, qui toutes n’ont qu’un seul objectif: supprimer la rébellion et garder l’oligarchie au pouvoir. Hors des États-Unis, il semblera que les Américains détruisent tout: des pays, des infrastructures, des passants innocents, et eux-mêmes (figurez-vous, apparemment cela fonctionne aussi). De l’extérieur, regardant dans la salle des miroirs sans tain de l’Amérique, cela ressemblera à un pays devenu fou; mais il y ressemble déjà de toute façon. Et à l’intérieur de la salle des miroirs, cela ressemblera à de vaillants défenseurs de la liberté qui luttent contre les ennemis implacables du monde entier. La plupart des gens resteront dociles et agiteront juste leurs petits drapeaux.
Mais je m’aventurerai à parier qu’une défaillance se produira à un certain moment se traduisant par un méta-échec: l’Amérique échoue même à l’échec. J’espère qu’il y a quelque chose que nous pouvons faire pour aider ce méga échec de l’échec à se produire le plus vite possible.

Traduit par Hervé, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone

L'analyse de Philippe Grasset pour Dedefensa.org : La théorie de l’échec d’Orlov

vendredi 6 mars 2015

Sondage : 75% des habitants de la République de Donetsk n'envisagent pas leur avenir avec l'Ukraine


Au cours de la seconde moitié du mois de Février, le groupe des étudiants en sociologie de l'Université nationale de Donetsk a mené une enquête sociologique auprès des résidents de la République populaire de Donetsk (RPD) (incl. Donetsk, Makeïevka, Gorlovka, Snezhnoïe, Khartsyzsk).
L'enquête a concerné 3217 personnes questionnées individuellement et sélectionnées selon la méthode des quotas.

D'un point de vue général, la majorité des citoyens (55,7%) fait confiance, malgré les difficultés, au gouvernement : 42,1% des sondés pensent que le gouvernement "fait tout son possible"et 13,6% des personnes questionnées s'estiment satisfaites de son travail. En outre, 33,3% des répondants considèrent qu'il est "trop tôt pour juger." Au vu de ces chiffres, il est clair que le nouveau pouvoir indépendantiste est largement soutenu par le peuple du Donbass.

La population attend des mesures efficaces pour redresser la République.

Les réponses des résidents aux questions qui concernent l'avenir du Donbass sont les plus intéressantes. (...) A la question, "Comment pensez-vous que devrait agir le leader de la RPD Zakharchenko pour le règlement de la guerre ?" La grande majorité des répondants - près de 70% - a choisi l'option: "il doit chercher la réconciliation, mais fermement défendre les exigences de la RPD."
Cette attitude marque les limites à des compromis possibles et ne peut pas être ignoré dans le processus de règlement politique. Parallèlement, les positions plus extrêmes - comme "travailler à la réconciliation et au compromis" et, à l'inverse, "agir en position de force, résoudre le problème par des moyens militaires" - ont reçu un nombre relativement faible de votes (13,6 et 11,9%, respectivement). Ce point peut paraitre secondaire, mais c'est un résultat très important de l'étude, car il va à l'encontre de l'impression générale véhiculée par les médias et les réseaux sociaux selon laquelle tous les habitants de la RPD exigent la poursuite de la guerre.

On peut remarquer la répartition des réponses à la question clé: "Quelle est la version du futur de la RPD qui est correcte pour vous personnellement" Seulement 19% des répondants voient l'avenir dans le cadre d'un Donbass ukrainien, et encore seulement comme une entité dans le cadre d'une Ukraine fédérale, avec des niveaux élevés d'indépendance politique et économique. La majorité - 74,6% - affirme ne pas imaginer l'avenir dans le cadre de l'Ukraine, même un cadre fédéral. C'est un signal très important, y compris pour Kiev, s'il veut élaborer une politique à partir d'une position réaliste, pas à partir d'utopies fantasmagoriques.

Il est également nécessaire de prendre en compte l'opinion presque unanime des habitants de Donetsk qui considèrent que les combats dans le Donbass sont une agression militaire ukrainienne contre ses propres citoyens. 94,1% des sondés de la RPD sont entièrement ou partiellement d'accord avec cette déclaration. Tout le «mérite» en revient au régime de Kiev Maidan, et devrait être pris en considération par tous les acteurs à la recherche d'un règlement politique et de la restauration de la coopération économique.
Dans l'ensemble, l'enquête a montré que, d'une part, le nouveau gouvernement de la République populaire de Donetsk a acquis une bonne réputation et le respect de la population, et d'autre part, que le processus de règlement politique et l'établissement de relations avec l'Ukraine sera long et très difficile.

Source : DAN News.info

jeudi 5 mars 2015

Nouvelles du "monde libre" : Le journaliste britannique Graham Phillips arrêté à l'aéroport de Londres!


Le journaliste britannique Graham Phillips a été arrêté à l'aéroport Heathrow de Londres et a subi plusieurs heures d’interrogatoire sur son travail dans le Donbass.

"Les gardes-frontières britanniques m'ont détenu à Heathrow - ils m'ont interrogé pendant quatre heures sur mon travail dans la nouvelle Russie" - a écrit Graham Phillips sur ​​sa page du réseau social "VKontakte". Selon Ria Novosti, le journaliste a également noté qu'aucune accusation ne lui a été signifiée à l'issue de l'interrogatoire, et il n'a pas été inculpé.

Il y a quelques jours, le Foreign Office a envoyé une lettre au journaliste, dans laquelle il lui était fortement recommandé de quitter le Donbass. En réponse, Phillips a écrit qu'il était fier de son pays, mais qu'il avait "honte" de la position britannique concernant les événements dans la région.

Le 24 Novembre de l'année dernière, Graham Phillips a été blessé près du village de Peski dans la région de Donetsk. Un éclat d'obus a frappé sous son gilet pare-balles, et a pénétré dans son dos, près du rein; le journaliste s'est alors rendu à l'hôpital par ses propres moyens sans demander d'aide extérieure. 

Source : DNR-News

mercredi 4 mars 2015

Vladimir Poutine en 2012 : "nos ennemis cherchent à fabriquer des martyrs pour nous nuire"


Dans cette vidéo datant d'il y a exactement trois ans (29 février 2012), Vladimir Poutine prédisait que des attaques sous faux drapeau pourraient être menées depuis l'étranger pour nuire à la Russie...



Transcription :

En ce qui concerne les provocations (sous faux drapeau) durant les manifestations et autres, j'espère que personne ne franchira cette ligne et que tout restera dans les limites légales. Et j'espère que les tentatives de provoquer les agences de sécurité pour susciter une réaction violente resteront vaines.
Car les forces que vous avez évoqué souhaitent réellement de violents affrontements. Et ils ne cessent d'essayer de les fomenter.

Ils sont même prêts à sacrifier quelqu'un afin d'en accuser le gouvernement. Je connais ces méthodes et tactiques, cela fait dix ans qu'ils essaient de les utiliser. Cette méthode est surtout utilisée par ceux qui travaillent depuis l'étranger. Je vous l'affirme car je le sais de manière factuelle. Ils recherchent même quelqu'un pour le transformer en martyr. Une quelconque personnalité connue. Ils vont le buter eux-mêmes, excusez-moi la vulgarité, puis en accuser le gouvernement. Il y a des gens qui en sont capables, je n'exagère pas du tout.

J'espère que les personnes qui organisent des manifestations pour améliorer la vie dans notre pays et, dans cet objectif, utilisent leur droit d'assemblée, leur liberté d'expression, ne cèderont pas à ces machinations.

Source : The Saker & Tatzhit Mihailovitch

Traduction en français : http://www.sayed7asan.blogspot.fr

Sur les routes de la guerre (Le Donbass sous le feu part. 8)


Maxim Fadeïev est journaliste dans le réseau d'agences indépendantes News Front, il a survécu au siège de Slaviansk et réside actuellement à Donetsk où il a créé le projet documentaire "Le Donbass sous le feu ". Il était présent pendant la déroute ukrainienne de Debaltsevo. Il en a tiré ce document exceptionnel, la partie 8 de son projet : "Sur les routes de la guerre" (Le Donbass sous le feu part. 8) 




(S/T anglais par Kazzura supervisés par Maxim Fadeïev)

Épisodes précédents :

La guerre, c'est la guerre (Le Donbass sous le feu part. 7)

Le Nouvel an 2015 (Le Donbass sous le feu Part. 6) 

Séparatistes (Le Donbass sous le feu Part. 5)

Le Terminal (Le Donbass sous le feu Part. 4) 

mardi 3 mars 2015

Ukraine Inferno (vidéo 18+ S/T Ang.)


Ukraine Inferno - un documentaire sur la guerre dans le Donbass, depuis ses débuts sur la place Maidan jusqu’à Février 2015. ATTENTION IMAGES DURES (18+)

dimanche 1 mars 2015

Armer les forces ukrainiennes, cela signifie armer qui ? Par Glenn Greenwald

 
Photo: Sergei Chuzavkov/AP
Il est facile d'oublier qu'il y a deux ans à peine, le président Obama était déterminé à bombarder la Syrie et à supprimer le régime d'Assad, et les institutions de l'establishment américain travaillaient à jeter les bases de cette campagne. Le NPR [Groupe public de propagande info US-NdT] avait aussitôt commencé la consciencieuse publication de rapports écrits par des responsables américains anonymes affirmant que la Syrie avait stocké de grandes quantités d'armes chimiques; le NYT rapportait qu'Obama augmentait l'aide aux rebelles et redoublait d'efforts pour rallier une coalition de pays aux vues similaires dans le but de faire tomber Assad par la force ; le Secrétaire d'État John Kerry décrétait que le retrait du pouvoir d'Assad était "une affaire de sécurité nationale" et "une question de crédibilité pour les États-Unis d'Amérique."


Ceux qui s'opposaient à cette campagne de bombardement de "changement de régime" anti-Assad ont fait valoir que si certaines parties de la rébellion était composées de Syriens ordinaires, les "rebelles" que les Etats-Unis auraient ainsi armés et renforcés (en fait, les seuls combattants anti-Assad efficaces) étaient en réalité des extrémistes violents et même des terroristes alignés sur Al-Qaïda voire pire encore. Les personnes qui contestent ainsi la campagne sont constamment représentés comme des apologistes d'Assad parce qu'ils utilisent le même argument qu'utilise Assad lui-même : que les combattants les plus efficaces contre lui sont les djihadistes et les terroristes.


Hors, à Washington, cet argument a été rapidement reconverti de "tabou" en "bon sens populaire" dès l'instant où il est devenu nécessaire pour justifier l'engagement américain en Syrie. Les États-Unis bombardent de fait maintenant la Syrie, bien sûr, mais plutôt que de se battre contre Assad, le dictateur syrien est (une fois de plus) l'allié et le partenaire de l'Amérique . La justification de la campagne de bombardement US est la même que celle qu'invoquait continuellement Bachar Al Assad : que ceux qui se battent contre lui sont bien pire que lui parce qu'ils sont sur la ligne d'Al Qaïda et ISIS (même si les US ont financé et armé ces factions pendant des années et si leurs alliés les plus proches dans la région continuent de le faire).


Une dynamique similaire est en jeu entre la Russie et l'Ukraine. Hier, le haut responsable de la sécurité nationale d'Obama, le directeur du renseignement national James Clapper, a déclaré à un comité du Sénat "qu'il soutient l'armement des forces ukrainiennes contre les séparatistes soutenus par les russes", comme le Washington Post l'a rapporté . Les États-Unis ont déjà fourni une aide "non létale" aux forces ukrainiennes, et Obama a dit qu'il envisage maintenant de les armer.


Mais qui, exactement, s'agit-il d'armer ?


Le président russe Vladimir Poutine prétend depuis longtemps que le coup d'état ukrainien de l'année dernière, et le régime qui s'en est suivi à Kiev, est piloté par des ultra-nationalistes, des fascistes, et même des factions néo-nazies. La chaine TV russe RT fait également souvent référence au "rôle actif que les groupes d'extrême-droite ont joué dans le camp pro-gouvernemental en Ukraine depuis le coup de force de l'année dernière."


Pour cette raison, n'importe qui voulant souligner qu'armer le régime de Kiev renforcerait des fascistes et des néo-nazis est immédiatement accusé d'être un propagandiste de Poutine : exactement comme ceux faisant valoir que les meilleurs combattants anti-Assad étaient affiliés à al-Qaïda ont été accusés d'être des propagandistes de Bachar (jusqu'à ce que ce soit devenu la position officielle du gouvernement des États-Unis). Les comptes rendus des médias américains représentent toujours le conflit en Ukraine comme une noble lutte menée par les démocrates pro-occidentaux épris de liberté de Kiev contre les oppresseurs séparatistes "soutenus par la Russie" agressifs de l'est.


Mais comme ce fut le cas en Syrie : même si certains de ceux qui étaient impliqués dans le coup d’état ukrainien étaient des ukrainiens ordinaires qui luttaient contre un régime corrompu et oppressif, ces allégations concernant les voyous fascistes menant la lutte pour le gouvernement de Kiev se sont avérées parfaitement vraies. Écrivant dans Foreign Policy depuis l'est de l'Ukraine en Août dernier, Alec Luhn observait :


Les forces pro-russes disent qu'elles se battent contre des nationalistes ukrainiens et des «fascistes» dans ce conflit, et dans le cas d'Azov et d'autres bataillons, ces affirmations sont pour l'essentiel vraies. . . Le Bataillon Azov, dont l'emblème comprend également le "Soleil Noir", symbole occulte utilisé par la SS nazie, a été fondé par Andreï Biletsky, le chef de l'Assemblée sociale-nationale et des patriotes d'Ukraine.


Vidéo de Vincent Parlier avec Andreï Biletsky, chef du Bat. Azov (S/T Fra.)

En Septembre, Shaun Walker a écrit dans le Guardian à propos de son expérience en immersion avec les forces pro-Kiev du régiment Azov, qu'il a appelé "la force la plus puissante et la plus fiable de l'Ukraine sur le champ de bataille contre les séparatistes." Tout en rejetant comme "exagérés" les avertissements russes selon lesquels ces groupes cherchent à nettoyer ethniquement l'ensemble de l'Ukraine, Walker a décrit "les penchants d'extrême droite, même néo-nazis, de plusieurs de ses membres," et a noté qu' "Amnesty International a appelé le gouvernement ukrainien à enquêter sur des violations des droits et des exécutions possiblement commises par Aïdar, un autre bataillon." La principale préoccupation de Walker était que ces milices fascistes aient l'intention, une fois les séparatistes vaincus, de chercher à prendre le contrôle de Kiev et à imposer leur vision ultra-nationaliste sur l'ensemble du pays.


Depuis que le coup d'Etat à Kiev a eu lieu, ces faits déplaisants concernant les forces pro-gouvernementales ont été largement ignorés dans la plupart des médias de l'establishment US, seulement signalés par une poignée de commentateurs. En Janvier de l'année dernière, alors que le coup d'état était en plein déroulement, Seumas Milne du Guardian a fait valoir que le récit moraliste occidental sur l'Ukraine - les combattants de la démocratie contre les oppresseurs de Poutine -. "n'est qu'une caricature de la réalité" ["bears only the sketchiest relationship to reality"-NdT], "des nationalistes d'extrême-droite et des fascistes ont été au cœur des manifestations et des attaques contre les bâtiments gouvernementaux". La chaîne TV britannique Channel 4 a rapporté le rôle central joué par les ultra-nationalistes d'extrême droite dans ce coup d’État, notant que le sénateur John McCain s'est rendu dans la capitale ukrainienne (photo ci-dessus) et a partagé la scène avec les pires éléments fascistes. Justin Raimondo d'Antiwar.com a depuis longtemps mis en garde contre "l'ascension d'un véritable mouvement fasciste de masse dans les allées du pouvoir à Kiev ", notant que loin d'être une poignée d'éléments marginaux, "les militants des deux principaux partis fascistes en Ukraine - Svoboda et «Secteur droit» - ont fourni le muscle nécessaire aux insurgés pour prendre d'assaut les bâtiments du gouvernement à Kiev et dans l'Ouest de l'Ukraine."


Ces faits sont depuis devenus si notoires que même les organisations occidentales les plus conventionnelles sont maintenant obligées de les signaler. La semaine dernière, Vox a publié un article d'Amanda Taub sur "environ 30 de ces armées privées qui se battent du côté ukrainien", dont "les combattants sont accusés de graves violations des droits de l'homme, y compris enlèvements, tortures et exécutions extrajudiciaires. "Tout en affirmant que ces milices opèrent en grande partie de façon autonomes du gouvernement central de Kiev, Taub note néanmoins à quel point elles sont devenues indispensables dans la lutte contre les séparatistes, et reconnaît aussi clairement leur utilisation par les fonctionnaires de Kiev :


Les milices ont également acquis plus de pouvoir parce que le gouvernement ukrainien, dirigé par le nouveau président Petro Porochenko, a placé leurs amis à des postes élevés. Par exemple, Arsen Avakov, ministre de l'Intérieur de Porochenko, était auparavant le chef du bloc politique de l'ancien Premier ministre Ioulia Timochenko en Ukraine orientale. Il a une alliance de longue date avec les membres du Bataillon Azov, une organisation d'extrême droite dont les membres sont connus pour leurs positions antisémites et leurs vues néo-nazies. Avakov a utilisé sa position pour soutenir le groupe, allant jusqu'à nommer Vadim Troyan, un chef adjoint d'Azov, comme chef de la police pour l'ensemble de la région de Kiev. Et le chef de file d'Azov, Andreï Biletsky, est maintenant un membre du parlement central.


The Intercept d'hier a publié des informations de Marcin Mamon [Voir l'analyse de Philippe Grasset - NdT] sur le rôle joué par les djihadistes dans le conflit au service du gouvernement central.


La propagande médiatique américaine a non seulement cherché à glorifier le régime de Kiev en gommant tous ces éléments, mais a aussi activement diabolisé les séparatistes comme étant un peu plus que des pions contrôlés par Poutine. En fait, comme l'écrit Max Seddon de BuzzFeed dans un excellent article depuis un bastion séparatiste en Ukraine orientale, ceux qui luttent contre Kiev ont une gamme de griefs importants contre le gouvernement ukrainien indépendamment de tout agenda Poutinien, incluant la violence contre les civils et un mépris de longue date pour les résidents de l'est :


Dans les zones précises que l'Ukraine se bat pour récupérer, un bombardement d'artillerie presque constant et un blocus économique paralysant ont durci les attitudes jusqu'au point de non-retour. Presque chaque jour, des bombardements prennent la vie des civils: la mère pour l'un, le mari, l'enfant pour un(e) autre. Et chaque jour, la réconciliation entre des millions de citoyens ukrainiens d'ici et le gouvernement ukrainien semble s'éloigner de plus en plus.


Quel que soit le reste de ces vérités, nous avons encore ici affaire à la fabrication par un gouvernement américain - comme toujours suivi par ses médias - d'une narrative morale manichéenne servant à justifier l'intervention des États-Unis et le militarisme. Tout comme les États-Unis ont passé des années à financer et armer les éléments extrémistes qu'ils prétendent précisément vouloir combattre - en Libye, en Syrie, et déjà bien avant cela en Afghanistan - armer les forces ukrainiennes serait donner le pouvoir à une équipe monstrueuse de fascistes et de sympathisants nazis purs et durs. Le coup d’État lui-même, que le gouvernement américain a soutenu, a presque certainement fait exactement cela.


On peut débattre pour savoir si armer ces voyous est un acte intentionnel ou un bug : il n'est guère rare pour les États-Unis d'armer et de soutenir en connaissance de cause des fascistes et autres tyrans assortis qui, selon eux, servent leurs intérêts (voir le texte de David Ignatius de ce matin selon lequel le dictateur égyptien, le Gen . Abdel Fata Sisi est tout aussi mauvais que Moubarak en matière de violations des droits de l'homme, mais les États-Unis doivent continuer obstinément de le soutenir afin qu'il préserve la "stabilité"). Mais au moins, quand les Etats-Unis sont au lit avec des régimes comme les Saoudiens ou les Egyptiens, la plupart des gens comprennent avec quel genre d'alliés ils couchent. Dans le cas de l'Ukraine, ces faits ont été presque entièrement exclus du discours dominant. Maintenant que le responsable officiel de la sécurité nationale d'Obama appelle expressément à l'armement de ces forces, il est essentiel que la vraie nature des alliés de l'Amérique dans ce conflit soit comprise.

G.Greenwald (trad. BDD)

Source : The Intercept