jeudi 18 février 2016

Ukraine: les masques de la révolution : Réponse d'un témoin du film de Paul Moreira à ses détracteurs pro-maidan



Par Olivier Rabache

Afin de discréditer le film documentaire de Paul Moreira, l'un des témoins a été diffamé dans plusieurs papiers ayant fait suite à la diffusion. Il s'agit d'Aleksej Albu, militant de l'organisation communiste Borot'ba, l'une des victimes du pogrom ultranationaliste ukrainien d'‪Odessa‬, le 2 mai 2014.

Notre camarade Aleksej Albu est tantôt qualifié de 'rouge-brun', tantôt d'homophobe, de stalinien et de terroriste, reprise mot pour mot de la phraséologie ultranationaliste entendue à Lvov et à Kiev. Aleksej a dû fuir l'Ukraine nationaliste et s'est réfugié dans la République populaire de Lougansk (‪‎LNR‬), 'repaire de terroristes' selon la chaîne française de service public ‪RFI‬.

Il a été très touché par le film de Paul Moreira, lequel fait débat en Ukraine, en particulier sur les réseaux sociaux, permettant ainsi une fissure dans la chape de plomb imposé par le régime fantoche issu de l'‪Euromaïdan‬.

Face à ces diffamations, voici le droit de réponse qu'il a rédigé:

DROIT DE RÉPONSE

L’ancien député du conseil de l'oblast (région) d'Odessa, communiste, coordinateur pour Odessa du rassemblement ukrainien Borot'ba, Aleksej Albu, forcé de vivre depuis presque deux ans en exil politique en raison des événements en Ukraine, a fait une déclaration au sujet du documentaire de Paul Moreira 'Ukraine, les masques de la révolution' paru sur les écrans français durant plusieurs jours en France. Les propos d’Aleksej Albu démentent les mythes sur la soi-disant 'révolution de la dignité' en Ukraine.

"Le 2 février, les Français ont vu paraître le film du célèbre journaliste Paul Moreira, 'Ukraine: les masques de la révolution', dans le tournage duquel j’ai eu l'honneur de participer. Ce film a provoqué une vague d'indignation et de critiques de la part des partisans des autorités ukrainiennes actuelles, puisqu' il a montré le vrai visage de politiciens qui se sont accaparé le pouvoir par un coup d’État en février 2014.

"Paul Moreira a réussi à refléter précisément l’ambiance de peur et d'impuissance qui règne aujourd'hui en Ukraine. Le film met en évidence les sujets très aigus de la société ukrainienne tels que l'impact des hommes politiques étrangers et des groupes néonazis sur la politique du pays, qui a abouti aux événements à Odessa et dans l'Est ukrainien. Le film montre la réalité que les autorités ukrainiennes essaient soigneusement de cacher", insiste A. Albu dans sa déclaration.

Cependant, l'homme politique de gauche d'Odessa attire l'attention sur les attaques calomnieuses à son égard, qui ont eu lieu dans des médias européens.

"L'un des arguments de la critique officielle de la partie ukrainienne est l'accusation de Paul pour avoir donné la parole à Aleksej Albu, personnage 'homophobe, stalinien et collaborant avec des néonazis', c'est-à-dire à votre serviteur. Cet article nauséabond et commandé cite des 'faits' destinés à noircir mon nom aux yeux des citoyens européens", poursuit Aleksej Albu.

L'homme politique estime qu'il est nécessaire de répondre aux critiques ukrainiennes à cet article, parce que, selon lui, des éditions très autoritaires, y compris le Service russe de la BBC, s'y réfèrent dans leurs publications.

"Pour commencer, je veux dire que toute ma vie j'ai été partisan des idées de gauche et progressistes, basées sur la non-discrimination de l'homme, sans distinction de nationalité, de race, d'origine, d'orientation sexuelle, de culture et d'opinion. Dès mon plus jeune âge, je me suis battu contre l'extrême droite dans les rues de mon Odessa natale et dans l'espace politique. Tous les 'propos' qui me sont prêtés dans l'article, notamment ceux où j'insulterais les représentants des minorités sexuelles, sont complètement faux et ne correspondent pas à la réalité. Même l'adresse du site à partir duquel la citation serait tirée est fantaisiste, car notre organisation n'a jamais utilisé le domaine '.tk'", déclare A. Albu.

Alexey Albu dément également les accusations de collaboration avec des néonazis.

"Quant à ma collaboration avec des néo-nazis, dont il est question dans l'article, il faut dire que les provocateurs ukrainiens utilisent l'ignorance du lecteur sur la situation politique en Ukraine et la langue russe. Les matériaux donnés comme argument sont ma collaboration avec Dmitrij Odinov, Or, ce dernier encourage les gens à lutter contre la peste brune (en Ukraine et en Russie, c'est ainsi que l'on appelle ainsi les partisans du fascisme et du nazisme). Certes, Dmitrij respecte les opinions de droite, mais le Comité pour la libération d'Odessa n'a jamais compté ni Odinov, ni Albu dans ses rangs. En revanche, ils appartiennent à l'organisation d'extrême gauche Borot'ba et à la milice d'Odessa, qui défendent une position antifasciste et patriotique sans ambiguïté. Donc, ma supposée collaboration avec des néonazis est encore un mensonge des propagandistes ukrainiens. Pour ce qui concerne les accusations de 'stalinisme', je ne pense pas qu'une telle idéologie existe encore, par conséquent, je ne peux en être partisan. La personnalité de Josef Staline et son rôle dans l'histoire de mon pays, font l'objet d'études et d'analyses historiques", assure Aleksej Albu.

"Pour appeler à la haine des lecteurs envers moi, les propagandistes ukrainiens ont utilisé un autre mensonge : j'aurais entraîné les gens dans la Maison des syndicats, et donc je serais coupable de leur mort. Ils ne sont même pas gênés par le fait évident que même si cela était vrai, alors ce ne sont pas les gens qui se sont réfugiés dans la Maison des syndicats qui sont coupables, mais ceux qui ont tiré, massacré et achevé les gens qui s'étaient jetés à terre. Je suis heureux qu'à ce moment-là je n'étais pas tout seul. Des dizaines de camarades de combat de la Maison des syndicats, les survivants de cette terrible journée, pourront démentir ce mensonge flagrant que les mass-médias ont diffusé dans les jours qui ont suivi le massacre. Je dois dire que cela a été fait par l'équipe du nouveau gouverneur de l'oblast d'Odessa, Igor Palitsa pour me discréditer au cours de la campagne municipale pour le poste de maire d'Odessa."

Aleksej Albu a remercié le réalisateur Paul Moreira pour lui avoir donné l'occasion d'exprimer au grand public son point de vue et sa vision de la situation en Ukraine - une occasion dont A. Albu a été privé dans son pays.

"Malgré toutes les difficultés, malgré la boue qui s'est répandue sur moi par les activistes pro-gouvernementaux; malgré le fait que je sois recherché par les autorités ukrainiennes, malgré les pressions exercées par le service de sécurité ukrainien (‪SBU‬) sur mes parents - je ne cesserai jamais mon combat pour la libération de ma ville natale des bandes néonazies", conclut Aleksej Albu.

(trad. Aleksej Albu, revue et corrigée par OR et BR)
politnavigator.net

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